• le bout de la route

    Abandonné par la carte, je ne me risquerais pas à pédaler plus loin. En vue de la taille des routes qui se présentent il est plus prudent de monter dans le camion et d’en terminer avec les derniers kilomètres en sécurité.

     

                      

     

    Sage décision, nous circulons sans tarder sur des infrastructures à l’échelle d’une ville dotée d’une population avoisinant les 12 millions d’habitant…chiffre officiel. La circulation se densifie, aucun vélo n’a sa place sur de telles étendues de bitume. Les charrettes ont disparues, la modernité a fait place nette, seuls quelques vendeurs de fleurs inconscients jouent avec la mort au milieu du trafic.

    Les villes satellites qui forment la municipalité d’Istanbul connaissent une véritable explosion démographique. Nous sommes scotchés à nos sièges, ébahis devant l’ampleur des opérations immobilières. Des milliers de personnes viennent gonfler les rangs des stambouliotes chaque jour, et malgré les moyens colossaux mis en œuvre l’offre de logements reste problématique.

     

    Le 508 vibre de plaisir, se délectant des tentacules grises que la ville a jeté sur sa banlieue. Pour rallier le centre, nous nous satellisons sur une orbite bien encombrée afin d’atteindre la bifurcation escomptée. Le camion doit faire preuve d’autorité et ne se laisse guère impressionner par les vrombissements intimidateurs des tacos fusée qui nous dépassent.

    Suivant le rythme effréné sur lequel le trafic est calé, nous progressons vers le cœur. Les battements deviennent audibles, nous sommes happés dans les entrailles de la cité.

     

                      

     

    Pas une seconde de répit. Le nombre d’informations à gérer explose. En mouvement, le défilé permanent d’élément insolite alerte nos sens. Comme si l’on se trouvait sur un tapis roulant évoluant à une vitesse folle et qu’il fallait  se saisir d’objets cruciaux a notre survie, nous devons faire des choix rapides.

    Distraits par l’animation de la ville et son esthétique,  nous essayons de rester concentré et de nous mettre en direction de la place Taxim ; le point central d’Istanbul.

     

                      

     

    Une fois le quartier d’Aksaray atteint, le rempart qui contenait autrefois la ville de Constantinople franchi, les noms deviennent évocateurs. Balat, Fener, Fatih, nous sommes dans le vieux Stanbul. Dans la foulée, nous retenons notre souffle lors de la traversée de la corne d’or par le pont Ataturk…

     

                       

     

    Haya Sofia et la mosquée de Suleyman nous saluent mais déjà nous montons sur la colline de Béyoglu et atteignons Taxim. Point d’orgue de notre petit périple, la place est bondée, nous avons du mal à réaliser que nous y sommes pour de bon. Ca y est, Toulouse-Istanbul…Done !!!

     

                      

     

    Pour y séjourner tranquillement nous trouvons refuge dans le quartier d’Ortakoy, la Bosphore nous accueille.

     

                      

    A Toulouse, nous avons symbolisé mon départ au Capitole, j’irai à vélo jusqu'à la mosquée bleu pour symboliser mon arrivée.

     

                      

     

    En regard du parcours accompli, cette petite échappée citadine reste anecdotique mais m’apporte cependant un plaisir immense. J’ai la chance de pouvoir traverser des quartiers vivants au rythme de la ville depuis des siècles, et de pouvoir les contempler depuis mon vélo.

     

                      

     

    La perception de son environnement est variable selon un bon nombre de facteur. Et pour avoir arpenté Istanbul par le passé, y avoir usé mes souliers sur ses trottoirs, je peux affirmer l’avoir encore découverte sous un angle nouveau, grâce à ma bicyclette.

     

                      

     

    Difficile de retranscrire la timidité que j’ai eu à enfourcher mon vélo, vêtu d’un maillot et d’un cuissard, afin de faire face à un tel monument d’histoire.

     

                      

     

    Difficile de décrire l’appréhension que j’ai ressenti avant d’être jeté sur les boulevards grouillant de taxis survoltés. Faisant ainsi surgir foules d’anachronisme en actionnant simplement mes manivelles, je me lance.

     

                     

     

    Je ne peux m’empêcher de penser à Pierre Loti, Nedim Gursel ou Orhan Pamuk qui ont participé à mon amour pour cette ville.

     

                     

     

     

                     

     

    Je n’oublierais jamais ces dix kilomètres par lesquels j’ai pu déambuler à travers les quartiers de Besiktas, Findikli et Tophane, me voir sur les photos qu’Ara Guler prenait du pont Galata, d’Eminonu ou encore de Sultahamet il y a plus de cinquante ans. La mosquée bleue, des Japonais, un cycliste, Istanbul au 21 siècle.

     

                              

     

     

     


  • Commentaires

    1
    camille
    Mercredi 12 Mai 2010 à 13:58
    arkadasim
    selam selam yannick ! nasilsin? alors tu as réussi ? c'est cool ! je n'ai pas été très assidu dans le suivi de ton périple mais je suis bien heureux pour toi d'être aller jusqu'au bout ! bonne continuation et à bientôt djamile
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